Il me restait des mots à poser sur feuille blanche
Quelques rimes épurées, amoureuses et ardentes
Pour clore silencieuse, cette année écoulée,
Jalonnée en désordre de larmes et de baisers.
Des caresses surannées et par trop éphémères,
Des tendresses d’infirmière pour un cœur érodé,
Avaient apprivoisé un tendre loup solitaire,
Epris de l’indécence des jeux épistolaires.
Mais un silence cruel éclaboussé d’une ombre,
Un voile clandestin dans un décor trop sombre,
Ont mis un soudain terme à mes vers sensoriels,
Me privant de ma Muse aux pouvoirs sensuels.
Du charnel si complice de nos joutes littéraires
Naquirent nos désirs, de nos nuits, locataires,
Capturant dans nos rêves l’élégance de nos chairs,
Eclaboussant nos nuits de fantasmes pervers.
Sa main creusant mon ventre d’éphémères frissons
La douceur caressante de son regard fripon
Manquent à mon épiderme tout autant qu’à mon âme,
Pour que brille à nouveau de mon Eros la flamme.
Ecrire mes désirs, les vivre sans souffrance,
Au travers de mes mots colorés d’indécence
Poser mes intuitions et mes impertinences.
Pour que mes souvenirs résistent à son absence.
© 2015 Mysterieuse