La relation BDSM est basée sur l’échange de pouvoir: remettre les clés a l’autre pour … mais pour quoi, pour en faire quoi? Quel est la recherche derrière le masque du son don à l’autre? Que peut-on chercher au travers de la dominance et des pratiques transgressives de nos jeux?

Le sexe : ne me semble guère une réponse intéressante, il existe sans BDSM et n’en n’a pas besoin pour être vécu. La souffrance : elle peut elle aussi être trouvée sans obligation de soumission. La fuite : oui sans doute … A tout bien y réfléchir il ne peut y avoir qu’une réponse a cette question, le lâcher-prise. Toutes les  réponses se rapportent, en effet, de prêt ou de loin a cette notion. Le plaisir, la confiance en soi ou en l’autre, les fuites dans une autre sphère ou de sa vie quotidienne, les acceptations (de ces vices, de ces peurs, de sa sexualité, de sa part de masochisme ou de sadisme), le sub-space dans certaines pratiques, se rapportent et n’existe qu’au travers du lacher-prise, de par l’acceptation de sa personnalité profonde et réelle et la confiance absolue en l’autre.

Qu’est ce donc que le lâcher-prise tant recherché? Un moyen de libération psychologique consistant à se détacher du désir de maîtrise (Larousse). Belle définition qui à elle seule permet de comprendre que pour lâcher-prise il faut l’opposer a son contraire : la maîtrise. Nous aimons tous contrôler, gérer, savoir, que ce soit à notre travail, nos émotions, notre vie ou notre sphère intime. Parfois nous  aimerions bien et voudrions bien contrôler les événements qui sont hors de contrôle.

 

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Ce lâcher-prise n’est pas si simple et sans doute encore moins pour certaines personnes que d’autres. Tout comme il n’est pas si aisé de le donner et/ou faire découvrir. S’en remettre a l’autre en BDSM permet de se libérer de la nécessité de maîtriser la situation, un positionnement quasi impossible dans la vie quotidienne. Réaliser que nous ne pouvons pas changer les événements ou sa manière d’être, mais la manière ou la façon de les percevoir, de les ressentir et de les juger, permet l’acceptation de ces évènements ou ressentis. La personne dominante apporte le contrôle et la déculpabilisation qui modifient la vision des actes et des ressentis. Quand on décide que l’autre maîtrise (par son expérience et la confiance qu’on lui accorde) on se soulage d’une part importante de non-contrôle et on fait un pas vers d’abandon.

Pour obtenir le lâcher-prise il faut entre autres, apprendre la patience, apprendre à relativiser les actes, arrêtez d’être un(e) autre pour accepter d’être soi même, positiver et/ou rendre les choses simples ou évidentes. Un programme qui convient et ressemble parfaitement à l’apprentissage du rôle de la personne soumise (ainsi qu’aux règles généralement données) qui en acceptant ces envies et en combattant parfois ces peurs, entre dans une spirale positive et de compréhension d’elle même. La personne dominante doit rassurer, simplifier et dédramatiser pour rendre l’echange de pouvoir naturelle pour que le lâcher-prise soit le plus profond possible. Le lâcher-prise rend vulnérable, il faut le comprendre et le savoir … mais il ne peut naître que dans un climat de totale confiance.